mardi 20 février 2007

Jacmel chapitre 2: La liberté!

Salut tout moun,

Etes-vous prêts pour la suite?

Maintenant, nous sommes dans la ville de Jacmel. Nous allons à pied visiter le "Marché en fer". Je n'ai pas de photo du marché, je crois qu'il serait déplacé de sortir mon appareil photo pour prendre des clichés des gens qui sont ici. Je risque de me faire engueuler ou de perdre mon appareil. Il y a une foule impressionnante de marchands, de clients, de fournisseurs, ca fourmille ici!!!! Nous avançons dans cette masse humaine, au début je suis craintif, mais mon collègue, (que j'appelle amicalement "mononcle André") est très à l'aise. Il me rassure par son pas enjoué et sa gaité dans le marché. Je vois qu'il est heureux et qu'il est à l'aise! Alors je suis moi-même appaisé et je m'enfonce dans la foule. Il faut comprendre qu'il s'agit de ma première expérience en coopération internationale et en pays étranger, alors je suis parfois hésitant. Mais certaines personnes m'ont vraiment aidé à surmonter mes appréhensions. Je pense évidemment à mon ami André à qui je dois beaucoup car il me fait amicalement bénéficier de son expérience mais je pense aussi, par exemple, à mon amie "hel"... qui a été super rassurante quant à mes craintes alors même que j'étais encore chez moi... au froid.

Dans le marché, attention aux odeurs. Elles sont puissantes, ça sent la viande, les épices, la fumée et ça sens les gens... ils sont partout. Le marché est en pleine effervescence... les marchandes sont assises parmi les légumes, les fruits, la viande et... les mouches. Les clients fourmillent et négocient avec les marchands. Les transactions se multplient et moi, j'ai tous les sens complètement envahis par les bruits, les odeurs, les images.. bref, je suis suis transporté dans un autre monde. Les marchandes nous interpelle pour nous vendre leur produit, elles sont bien souriantes lorsqu'on les approche. Mais je n'ai pas l'intention d'acheter alors je ne fais que les saluer. On n'insiste pas, mes salutations sont retournées poliment et "bonne journée".

J'aurais aimé rester un peu plus longtemps, mais nous continuons notre chemin. De toute façon, un jour, je reviendrai.

Alors nous allors faire un tour en ville. Nous empruntons quelques rues désertes, mais voyez et admirez l'architecture des immeubles:



et nous passons par le .... cimetierre!!! c'est plus fort que moi, je veux voir le cimetierre...



Nous visitons le cimetierre et on y voit de multiples sépultures. Il ne semble pas y avoir un ordre précis dans la disposition des tombes, mais c'est magnifique. On y trouve des gens sympathiques qui jouent à un jeu sur table avec dés (j'avoue que je n'ai absolument pas compris comment on joue, mais je demanderai à des haitiens... pour apprendre.). Nous les regardons jouer un peu et on repart. Tout le monde nous salue en souriant.

Je suis tellement heureux de pouvoir marcher en toute liberté que je salue tout le monde (je dois avoir l'air d'un vrai fou... "bonswa, ki jan ou yé?".... à tout le monde!!!) (en passant, pour ceux qui l'ignorent, ici, c'est "bonjour" jusqu'à midi, et "bonsoir" après midi. Je suis dans un autre monde! D'ailleurs, mes collègues me font la remarque que je salue tout le monde tout le temps.

En ville, plusieurs enfants nous disent : "Hé Blanc, give me one dollar". (c'est un peu normal...).. Ce à quoi, je réponds: "M'pa gen kob". Ils savent bien que j'ai un peu d'argent, mais ils ne me harcèlent pas, et ils me saluent. Et c'est surtout ça que j'ai apprécié, les jeunes nous demandent, mais ne nous harcèlent pas...

Au retour, je décide de prendre en photo la maison de nos voisins... histoire de vous montrer que Jacmel, ce n'est pas parce que c'est beau que toutes les maisons sont des maisons cossues.




En soirée nous allons souper dans un restaurant ... ITALIEN! Ben oui, un resto italien sur le bord de la mer!!! En arrivant, mes hôtes me disent "Nous allons souper chez Ruth et tu verras, c'est une belle femme bien gentille et son restaurant est super." Alors lorsque je vais les rejoindre au resto, je suis accueilli par Ruth... ouf! j'imaginais rencontrer une dame haitienne d'environ 55 ans bien gentille et je me retrouve en face d'une jeune fille de 26 ans aux allures de mannequin qui me salue timidement et me souhaite la bienvenue dans son restaurant. Et quel restaurant... Je suis impressionné par le courage de cette jeune fille (j'apprécie les jeunes qui ont du coeur au ventre et qui se battent pour s'en sortir)... Alors, avec mes nouveaux amis, nous mangeons dehors... nous mangeons en écoutant le bruit des vagues!!! Et c'est très bon. Je mange les langoustes grillées... délicieux. Quelle belle soirée!!! Certains, ayant passé la journée à la plage, ont leur costume de bain, alors ils vont se saucer à la mer sous les étoiles...

Au retour, je me couche, je suis trop fatigué pour sortir danser... et je dors d'un sommeil réparateur car je sais que demain, c'est autre chose, c'est la fête, c'est le CARNAVAL!!!

Le lendemain matin, nous allons prendre une marche sur la plage. Je prends une foule de photos, mais je ne vous en montrerai que quelques unes, ce serait trop long de toute les montrer, mais vous y verrez la couleur de la mer, vous y verrez la splendeur de la nature.










La nature ici est magnifique, c'est le paradis! Il est impossible de ne pas être émerveillé par tant de magie...

Toutefois, si on regarde bien, on peut constater que les gens vivent modestement...

Ces gens font la lessive dans la rivière qui se déverse dans la mer.

Alors après notre marche de plus de deux heures, nous avons faim!.. De retour en ville, nous retournons manger un sandwich avec une petite bière froide. Quel soulagement sous cette chaleur écrasante.

Nous pouvons vraiment constater que nous sommes en plein carnaval et que la soirée se prépare, puisqu'en mangeant, nous voyons passer dans la rue une petite procession assez spéciale que je vous laisse admirer:


En voici une autre ... (mais ceux-là étaient un peu agressifs, probablement en raison du rôle qu'ils jouaient)

Nous décidons de nous promener en ville et nous nous asseyons sur le porche d'un commerce où une petite procession où les gens sont déguisés en boureaux qui transportent un petit cercueil s'arrête devant nous. Ils chantent autour de nous, mais nous ne comprenons pas du tout ce qu'ils veulent. Ils me l'explique en créole.. . bref, je ne comprends rien (il faut me parle rbien lentement en créole pour que je comprenne). Ils finissent par me faire regarder dans la tombe pour me montrer une effigie d'un cadavre enfant. Et par la suite, ils chantent tous autour de moi. Je ne sais que faire. Ils ne sont pas agressifs, mais ils sont insistants. Je trouve ça ben l'fun, mais à un certain moment, il y a plus de vingt personnes qui nous entourent de façon assez serrée. Alors je demande au "chef": "Ki sa ou vle?" il me répond tout simplement, en souriant: "Ti kob". Ça vient de me coûter un dollar US. Ils ont tous vus que j'en ai plus dans mes poches parce qu'en fouillant dans mon argent, ils me regardaient tous. Je me disais qu'ils allaient m'achaler pour plus... PAS DU TOUT... ils ont souri, et ont recommencé à chanter et se sont éloignés.

Plus tard, nous décidons de retourner à maison, nous sommes un peu épuisés de cette longue marche à la grosse chaleur.

Et ce soir nous allons assister au Carnaval.

Nous allons souper au resto, en plein carnaval... toute cette musique, ces couleurs, mais cette fois-ci, quelle horreur!, j'ai oublié mon appareil photo!!!(je m'en veux) alors imaginez ceci: vous êtes sur une petite estrade surplombant une rue où circulent des centaines et des centaines de personnes entassées les unes contre les autres, ils dansent tous, ils sont complètement entraînés par la fête et ils chantent tous en choeur. Ils portent des chandails aux effigies de Digicel et de Voilà (des compagnies de cellulaires qui financent le carnaval et font de la publicité). Des bandes de trompes font la musique, des chars où des djaz (des groupes musicaux) font la musique. Comme nous sommes sur la terrasse d'un restaurant, les odeurs de nourriture se mèlent à celles des danseurs de la rue. Je prends une bière sur la terrasse en écoutant le musique et regardant la foule de haut. De temps à autre, je vais manger quelque chose (J'ai commandé le lanbi grillé, qui est délicieux, mais je suis trop absorbé par la fête pour vraiment déguster). Je ne me souviens pas d'avoir aimé participer à une fête de ce genre. Chez moi, je fuis les bains de foule et de déteste ça, mais ici, tout baigne.


(Je n'ai pas pris de photo, mais une amie de St-Marc en a pris quelques unes, alors avec sa permission, je vous en ajouterai une si j'en suis capable.... je le ferai au présent message, alors si vous voulez voir une photo, relisez le dans une semaine environ...)


Nous demeurons au carnaval jusqu'à 2h00 du matin... heure à laquelle nous quittons le carnaval pour aller nous coucher. Sortir de la ville en traversant la foule n'est pas chose aisée en raison du grand nombre de personnes, mais c'est OK parce que les gens ne sont pas agressifs avec nous, au contraire, ils sont en général bien corrects, après tout nous faisons partie de la fête.

Je me couche.... nous entendons la musique de la maison... je suis vraiment dans un rêve!!!

Vous savez, je vous écris ces quelques lignes alors que dans le fond, je devrais être couché, mais j'en suis totalement incapable, je repense à mon experience de Jacmel, je suis encore sur un nuage qui virevolte au son de la musique du mardi-gras qui a présentement lieu à Port-au-Prince. Je suis encore sur le "high" de Jacmel... et je regrette d'être revenu aujourd'hui alors que j'aurais peut-être eu la possibilité de revenir demain et de profiter du Mardi Gras à Jacmel. Ici, le mardi gras, c'est trop dangeureux pour nous... nous ne pouvons y assister.


prochain chapitre: Jacmel, suite et fin... le retour à Port-au-Prince