vendredi 13 juillet 2007

Ma seconde mission

Salut tout moun,

Hé oui, je retourne à Port-au-Prince!!!! YYYÉÉÉÉÉ!!!!

Je crée donc un nouveau blogue dont le titre est TOUT À FAIT ORIGINAL!!!

http://monsecondvoyageenhaiti.blogspot.com/

Je quitte pour Port-au-Prince le 25 juillet prochain et mes prochaines entrées de blogue seront à cette adresse....

à bientôt!

Richard

jeudi 15 mars 2007

Le retour à la maison

Salut tout moun....


Je suis de retour à la maison... pour une semaine environ et après je pars en vacances, dans le sud, en Floride. Hé oui.
Comment s'est fait le retour? Très bien. J'avoue que j'étais un peu inconfortable seul à l'aéroport à Port-au-Prince parce que je ne connaissais pas la place, mais cet aéroport est plus petit que Dorval et il est assez facile de s'y retrouver.
Le vol a bien été, je me retrouve à l'aéroport et paf! Moins 20 degrés... quel choc! (je n'ai pas pris de photos de la neige qui m'attendais... j'ignore encore pourquoi.)
Pour ceux et celles qui me demandent comment je trouve le retour... donnez-moi quelques semaines et je vous répondrai dans une nouvelle entrée du blogue parce que dans le fond... je ne suis encore en Haiti dans ma tête... toute cette expérience est encore toute vivante pour moi.
Je viens de réaliser que je ne vous ai pas montré de photos du palais présidentiel... quelle honte! En voici deux... mais je n'ai pas réussi à capturer ce look "carte postale"...

Et une autre, sans les grillages:

Pour aujourd'hui, je tiens à partager avec vous quelques images d'Haiti. Ces images ne sont pas toutes de belles images de plages, mais elles font aussi partie de la réalité. Mais ici, vous voyez un employé de la Ville (un col bleu) à l'oeuvre:

Ensuite, voici une rue secondaire de Port-au-Prince:

Et enfin, la plage de Ti-Mouillage près de Jacmel: (pour ceux qui rêvent des palmiers)

Comme vous le voyez ce sont des scènes tout-à-fait différentes mais qui font toutes partie d'un seul et même pays...

Mais vous savez, ce qui fait le charme d'Haiti, ce sont les gens. Voici quelques jeunes étudiantes qui se rendent à l'école. Les jeunes vont à l'école parés du costume de leur institution et chaque ti-moun à qui j'ai parlé me répétait toujours la même chose... j'aime bien l'école! C'est assez rafraîchissant à entendre!

Après avoir visité ce pays, je crois qu'il faut garder espoir pour ces jeunes car ils le méritent. Mais il y a beaucoup de travail à faire.
À bientôt!

lundi 5 mars 2007

La fin approche

Salut à tous...

La fin de mon séjour approche!!!

Ce matin, je me suis fait chicaner par Fany, qui fait le ménage, qui lave nos vêtements et qui, généralement parlant, nous rend la vie facile ici. J'ai osé lui suggérer de ne pas laver mon linge ce soir parce que de toute facon je quitte mercredi...

aie aie aie mèzanmi!!! Je me suis fait rabbrouer!!!

Fany m'a bien dit qu'il n'est PAS QUESTION que je quitte avec des vêtements sales (ou pa pati ak vètman sal) (pardonnez les erreurs, mains je m'entête à essayer d'écrire et de parler en créole... tou piti).

oke dacò, m'konprann...

Elle est rentrée travailler plus tôt ce matin pour se donner la chance de me faire plaisir en lavant mes vêtements tôt pour s'assurer qu'ils seront secs demain... alors que moi je voulais être gentil en lui donnant une pause de travail.

J'ai oublié que Fany s'occupe de nous comme si nous étions sa propre famille. D'ailleurs, à cet effet, lorsque j'ai attrapé la grippe, elle a pris l'initiative d'acheter des limes pour me faire un "jus de citron" maison... pour me soigner.

Mais il faut comprenre que le lavage des vêtements se fait à main, dans une chaudière, assis par terre. Ils sont par la suite suspendus sur le toit de la maison pour sécher et ils seront repassés demain... ils seront TOUS repassés demain. (moi qui déteste repasser, je suis découragé lorsque je vois Fany TOUT repasser... mais c'est comme ça que ça fonctionne ici, et je ne mets pas mon grain de sel la-dedans... c'est elle qui décide!)

Hé oui, une autre tranche de vie en Haiti, où parfois on oublie que les gens d'ici sont non seulement aimables, mais ce sont des gens très fiers!!!

Pour la forme, je vous mets une photo de palmier... ça fait beau, ça fait rêver.... (je l'ai prise sur le bord de notre piscine)....


Aujourd'hui, j'avais quelques courses à faire, mais j'ai plutôt relaxé sur le bord de la piscine. Nous avons eu une rencontre avec les coordonnateurs en fin d'après-midi pour nous remercier de notre travail et nous souhaiter un bon retour au pays... (je quitte mercredi). Mais je dois dire que dans le fond, je pense que c'est plutôt à moi de remercier toutes ces personnes qui m'ont permis de vivre un séjour inoubliable ici, en Haiti! Si vous lisez ce blogue... soyez assurés que non seulement je vous remercie de tout coeur, mais que je ne vous oublierai pas.

À la prochaine...

Babay tout moun

dimanche 4 mars 2007

Jacmel - prise DEUX!!!

Bonjour tout moun

Hé oui, je suis de retour de Jacmel. Cette fois-ci, j'ai décidé de vivre une toute autre expérience... une expérience d'aventure!!! (du moins, pour moi, c'est une première aventure ici où je ne serai pas encadré du tout et où je pourrai entrer un peu plus dans me monde des Haitiens.)

Jeudi, je quitte à nouveau pour Jacmel... mais cette fois-ci, j'y vais en avion. C'est la première fois de ma vie que je prends la voie des airs dans un petit avion.

Lors de mon survol des montagnes haitiennes, je prends quelques clichés... quelle belle vue!

Le court vol d'une quinzaine de minutes tire à sa fin et nous atterrissons à l'aéroport de Jacmel.

Je vais rejoindre des collègues qui déjeunent au restaurant et le chauffeur me laisse à l'hôtel où je logerai pour trois nuits. Franchement, j'aurais pu y aller à pied, c'est à un coin de rue de l'aéroport.

Ce Motel compte 5 chambres (j'aurai des voisins pour une nuit, mais je serai le seul client pour les deux autres). Les chambres sont grandes... le seul hic, c'est que je devrai prendre ma douche à l'eau froide car il n'y a pas d'eau chaude... mais bon, on s'habitue!

Le prix 1500 gourdes la nuit, incluant le déjeuner. (1$CND = 30 gourdes) (1$USD = 40 gourdes) (environ, alors vous pouvez faire le calcul). Devant ma chambre, j'ai un petit balcon avec une table et deux chaises. On m'y servira mon petit déjeuner chaque matin.



Le menu du petit déjeuner est:
- omelette au jambon ou au hareng
- pâtes au jambon ou au hareng
- foie en sauce avec bananes pesées
- oeuf bouilli avec jambon.
(en passant, pour l'omelette ou les pâtes, vous ne choisissez pas si c'est au jambon ou au hareng, vous demandez les pâtes et on vous apporte votre déjeuner). (et vous devez parler le créole... j'ai donc eu un peu de difficulté, mais tout a bien été.) (j'opterai donc pour l'omelette à deux reprises et une fois pour les pâtes... à l'ail et au jambon... je n'ai pas réussi à me convaincre de goûter au foie en me levant le matin... )

La chambre est spacieuse... tant mieux car je la partage avec un nouvel ami que je surmonne "Edouard" (je ne sais pas pourquoi). Il vit dans la salle de bain, alors je le laisse tranquille (mais je m'assure qu'on ne partage pas l'utilisation des "facilités"!)

L'hôtel comporte aussi un restaurant.

Je suis allé à Jacmel pour profiter du calme, de la paix, de la tranquilité, de la plage, du bruit des vagues... loin de la ville. Et j'ai décidé d'être autonome dans mes déplacements autant que possible.

Alors, je dépose mes choses à l'hôtel. Et je suis prêt pour l'aventure. Gardez à l'esprit que je ne suis pas intrépide, je ne suis pas une personne brave qui fonce tête baissée, mais je veux vivre une expérience spéciale. Je décide de passer trois jours à Ti-Mouillage. J'y connais un bon restaurant (Pastra Nostra), la plage est belle et c'est tranquille... mais c'est loin de Jacmel. Il faut 20 minutes de voitures pour m'y rendre. Alors je vais sur la rue, armé de mon sac de plage contenant un livre, un costume de bain et un serviette et je hèle un taxi-moto.

Un taxi moto, c'est tout simplement une mobilette ou une petite moto qui agit comme taxi. On négocie le prix de la course et on monte à bord. Je me suis préalablement informé du prix normal pour aller à Ti-Mouillage... 50 gourdes. Je négocie avec un taxi et je suis en route. Déjà, une nouvelle expérience. Je dois vous dire que j'avais avisé le jeune homme que c'est ma première expérience de taxi-moto et il a été très chic. Il a fait attention tout le long de la course.. il a été très gentil. Je lui ai donc donné 75 gourdes au lieu de 50. Je pense que sa prévenance valait au moins 25 gourdes! Et c'était le prix de base qu'il me disait charger au client. (comme base de négociation, bien entendu)

Finalement, je vais à la plage, mais au bout de quelques temps, je me transporte au restaurant prendre une bière. Il n'y a pas d'autre client qui moi, alors je discute un peu avec Ruth, la propriétaire et avec son jeune frère, Louis. Je prends donc une bière tranquillement en lisant un livre sur Haiti.... La journée passe. Je m'arrête quelques minutes pour profites du moment. Mes sens sont tous stimulés... le goût (une bonne Prestige, bière locale délicieuse), le toucher (il fait une douce chaleur agréable), l'ouie (le bruit des vagues me berce) la vue (quelques palmiers et le bleu de la mer) et l'odorat... cette odeur particulière de la mer.

Voici la vue du restaurant....

Le temps file et je vois qu'il est l'heure de souper. Alors je déguste un excellent plat de pâtes à la langouste. (Aragosta, je crois)

Le soleil se couche... (la photo est un peu floue, mais ca donne une idée générale)

Vers huit heures, il fait nuit noire en raison des nuages... il me faut retourner chez moi. Alors je découvrirai les joies du Tap-tap, qui est le mini-bus haitien par excellence. Je n'avais jamais fait l'expérience du tap-tap. Je sais que lorsqu'il approche, on lui fait signe et on y entre. Lorsqu'on veut en sortir, il y a soit une clochette ou quelque chose du genre pour indiquer au chauffeur qu'il est temps d'arrêter. Celui que j'ai emprunté fonctionne sur un principe simple, on tape sur le bord du véhicule et la personne qui est assise au fond (donc derrière le chauffeur) cogne sur la vitre qui est derrière la tête du chauffeur pour lui indiquer d'arrêter. En l'occurrence, cette personne était ... moi. Alors lorsque quelqu'un indiquait vouloir débarquer, j'avisais le chauffeur.

À l'arrière du véhicule, un homme est debout et collecte les passagers à leur sortie du véhicule. (en général, on paie directement au chauffeur ou à un passager qui l'accompagne). Lorsqu'on a payé, l'homme debout derrière crie au chauffeur "Ale Ale Ale" (prononcer alé alé alé). Et on repart.

Évidemment, vous comprendrez que c'est ma nouvelle amie Ruth qui m'a tout expliqué et qui est montée avec moi dans le tap tap. Elle débarque environ 10 minutes avant moi, mais pas sans m'avoir expliqué à maintes reprises que je dois taper sur la vitre derrière le chauffeur pour qu'il s'arrête... on dirait qu'elle se sent responsable de ma sécurité. J'ai remarqué que les Haitiens que j'ai rencontré ont des qualités admirables... notamment, ils sont très accueillants, mais aussi, très protecteurs...

Alors je rentre à la maison, sans problème. (prix total de la course.... 15 gourdes) Je prends un petit verre de rhum sur ma terrasse et je me couche. Quelle belle journée...

Bon le lendemain matin... je me prépare et après avir déjeuné, je hèle un taxi-moto et me voilà en route pour la plage. J'y arrive mais la mer est mauvaise, les vagues sont fortes et pas vraiment moyen de se reposer sur la plage, alors je vais prendre un verre chez Pastra Nostra (finalement, j'y ai passé presque tout mon séjour!!). Durant l'après-midi, il n'y a pas de client, alors je suggère à Ruth de jouer au cartes... pourquoi pas. (J'ai toujours pensé que le jeu de société est un bon moyen de communication entre des personnes qui ne parlent pas vraiment la même langue.) Elle envoie un petit garçon acheter un jeu de cartes (20 gourdes) et nous jouons aux cartes. Des clients arrivent, alors elle reprend son travail. Pour souper... je mange du poisson rose avec des pommes frites qui sont délicieuses. N'oubliez qu'ici, tout est fait main. C'est un peu plus long, mais c'est drôlement bon!!!

Voici la terrasse du restaurant Pastra Nostra (de fait, le restaurant est, en soi, une terrasse):

Le restaurant n'a pas d'électricité depuis une semaine... alors le soir, il est éclairé au fanal et à la lampe à l'huile. Je suis seul à ma table (la petite table carrée que vous voyez sur la photo), je suis éclairé par une lampe à l'huile accrochée au plafond et je fais un jeu de patience en dégustant un excellent Rhum Sour (en fait, le meilleur que j'ai bu). Alors, imaginez vous la scène précédemment décrite... et accompagnez cette image du bruit des vagues qui vous berce. Vous comprendrez alors la sensation que j'ai vécue ce soir-là.

Je me suis arrêté de jouer quelques secondes pour savourer ce moment... je suis à HAITI, sur le bord de la mer, je fais un jeu de patience à la lumière d'une lampe à l'huile en buvant un Rhum Sour et en me laissant bercer par le bruit des vagues... je n'en reviens toujours pas... Admettez avec moi que ce n'est pas l'image que les médias véhiculent de ce beau pays.

Ho! trêve de rêveries, on m'informe que c'est l'heure de partir, le restaurant ferme ses portes. Il est environ 9h30.

En passant, pour ceux qui s'interroge sur comment un restaurant peut survivre sans électricité durant si longtemps... hé bien, voilà, on cuisine au gax ou sur un feu de bois et on achète la glace au village qu'on transporte et qu'on conserve dans une glacière toute la journée.

Je quitte donc, mais ce n'est pas un tap tap qui me ramasse, c'est tout simplement un pick up ordinaire qui fait le taxi... cette fois-ci, je vis encore une expérience gravée dans ma mémoire... imaginez que vous êtes dans la boîte d'un camion, le vent caresse vos cheveux (ou dans mon cas, le crâne), vous roulez sur une route de campagne en pleine nuit (donc pas de lampadaire), et la pleine lune est votre source de lumière. La température est parfaite, il ne fait pas chaud, il ne fait pas froid... Je n'aurais jamais rêvé pouvoir vivre ça!!! En tout cas, pour moi, c'est nouveau.... et je réalise que dans le fond c'est ce sentiment de liberté totale qui me fait plaisir.

J'arrive à l'hôtel, il n'y a pas de courant (je vous jure que je réalise de plus en plus qu'il ne faut pas prendre l'électricité pour acquise). Et de surcroît, je trouve le moyen, en entrant dans ma chambre et en déposant quelque chose sur ma table de chevet, de casser un verre sur le plancher de céramique... je me retrouve donc à quatre pattes par terre, avec ma lampe frontale comme source d'éclairage à ramasser de la vitre avec un coussin pour la pousser dans un coin jusqu'au lendemain... dommage que je n'ai pas pu prendre de photo de ca!

Alors la jeune fille qui fait les repas et le ménage vient me porter une lampe à l'huile. Je place la lampe dans ma chambre, et je m'installe pour déguster un petit rhum à la lumière que me procure la pleine lune.... et je me couche. (en passant... pour ceux qui ne connaissent pas le Barbancourt, je crois qu'il est temps que de corriger cette lacune... vous ne le regretterez pas )

Le lendemain, j'ai un nouvel ami: (que je n'ai pas nommé)

Je retourne en taxi moto à Ti-Mouillage, mais cette fois-ci, je vais à la mer avec des amis de Jacmel qui sont venus s'y baigner. Nous mangeons en groupe chez Pasta Nostra et le Rhum Sour est, comme toujours, délicieux. Je repartirai cette fois-ci avec mes amis Jacméliens et le chauffeur.

On me laisse à mon hôtel et je me couche... c'est ma dernière nuit à Jacmel et je dors bien. Malgré la chaleur qui règne dans la chambre, le lit confortable et le silence est vraiment apprécié. Mes nuits sont longues (environ 8 heures par nuit).

J'ai passé trois jours à me reposer sur le bord de la mer et je me sens serein.

Dernière journée: je passe saluer Ruth brièvement pour la remercier de son accueil chaleureux et je rejoins mes collègues à la plage de Raymond les Bains. Alors ici, il y a foule. Alors qu'à Ti-Mouillage, la plage était presque déserte, ici, c'est l'activité. Les jeunes jouent au foot sur la plage, les gens dégustent le lanbi ou le poisson grillé... Quelqu'un m'informe que les Haitiens préfèrent Raymond les Bains à Ti-Mouillage car il semblerait que les courants à Ti-Mouillage sont trop dangeureux.

Alors, je passe donc l'après midi à Raymond les Bains et, par la suite, on me reconduit à mon hôtel. Je prendrai l'avion un peu plus tard. L'avion a plus d'une heure de retard, mais les haitiens qui attendent avec nous racontent des histoires, des blagues et tout le monde rit. Bon, vous pouvez imaginer que je ne peux pas toujours rire avec eux, car je ne comprends pas tout! Mais j'en comprends assez pour rire un peu.

Et je suis de retour à Port-au-Prince.... la grande ville. Je réalise alors que mon séjour à Haiti tire à sa fin.

Je tenais à partager avec vous cette expérience que je considère merveilleuse afin de vous montrer un autre visage d'Haiti. Un visage où un étranger qui ne parle pas vraiment la langue peut se débrouiller seul, où les gens sont amicaux, où vous pouvez vivre de magnifiques expériences en toute sécurité et où des amitiés peuvent se créer.

Mes amis lecteurs, je tente de vous dresser un tableau fidèle de ce que je vis ici et j'espère que mes quelques commentaires vous permettront de changer un peu votre vision de ce beau pays. (et pour ceux qui pensent que je déguste du rhum en vous écrivant... détrompez-vous, ce soir, je suis à l'eau...)

En passant, petit détail, mais qui peut devenir assez important: Port-au-Prince est une grande ville, on y accepte les gourdes, les dollars américains et, à bien des endroits, les cartes de crédit... ce n'est pas le cas de Jacmel (ou de d'autres petites villes), alors si vous décidez de vous promener, prévoyez assez de gourdes et apportez quelques dollars américains si vous voulez pour vous rassurer....

À bientôt!

Babay tout moun

mardi 27 février 2007

Quelques jours à Port-au-Prince

Bonjour tout moun

Cette fois-ci, je vous offre plus de lecture que d'images... internet fais des siennes et je n'arrive pas à les ajouter...

Ca fait quelques temps que je ne vous ai pas écrit quelques lignes!!! J'avoue que c'est peut-être en raison du fait que je suis revenu à Port-au-Prince et qu'ici, quoi que l'on soit très bien, on ne jouit pas d'une grande liberté d'action. Par conséquent, la nouveauté s'estompe un peu...

Vous savez, depuis mon retour de Jacmel, c'est plutôt tranquille pour moi au niveau des sorties. Je suis en général à la maison et nous sommes à l'étape de la préparation de rapport de fin de mandat. Hé oui, mon premier mandat s'achève... dans une semaine, je repartirai vers le Nord!

Je bondis sur toutes les occasions de mettre le nez dehors... ne serait-ce que pour aller à l'épicerie... ou aller reconduire un ami à l'aéroport pour son retour à la maison.

Je dois vous dire que la coopération internationale peut créer des événements assez particuliers et inattendus. Dimanche dernier, nous étions un groupe sur le bord de la piscine et nous avons dansé au son du chant de ... Raymond Berthiaume... hé oui! Bien franchement, si on m'avait prédit ça, j'aurais bien ri.

Il y a quelques jours nous nous sommes rendus dans un petit restaurant qui est particulièrement joli, la Réserve. Nous y mangeons sur une magnifique terrasse... où on peut trouver une table de billard!!! Nous avons donc joué au billard durant toute la soirée en mangeant des crevettes grillées et en dégustant une bonne Prestige (la bière locale, qui est délicieuse)... Ce restaurant nous fait vivre le rêve des Caraïbes, nous sommes vraiment dans un petit paradis où la nourriture est exquise, le tout dans un décor enchanteur....

De plus, hier soir, nous avons soupé dans un petit restaurant fort agréable "Le Bistro" , à Pétionville. C'était délicieux. (J'ai pris le lanbi, qui est toujours mon premier choix...) avec les frites, le riz et l'ambiance "français - créole", la soirée ne pouvait qu'être agréable! De fait, il s'agit d'un petit restaurant qui consiste en une terrasse ouverte. Au centre on retrouve une grande piscine creusée (vide), qui sera un jour réaménagée, et une petite tour eiffel d'environ 8 pied surplombe la terrasse (éclairée par de petites lumières), pour donner à ce restaurant créole une petite touche française. Vous pouvez d'ailleurs y déguster des plats typiquement créoles (lanbi créole, poulet créole, crevettes créoles...), mais aussi des cuisses de grenouilles!!!! La propriétaire, une dame adorable, a discuté et rigolé avec nous des heures durant... en buvant un petit "trou"... aie aie aie... il s'agit d'un bon digestif (dont j'ai évidemment oublié la recette, j'aurais dû me limiter à un seul... soyez sans craintes, j'ai respecté les limites du raisonnable, bien entendu...)

Vous savez, en mangeant dans de tels endroits, on oublie une partie de la réalité de Port-au-Prince, que la majorité des personnes y vivant n'ont ni eau courante, ni électricité permanente. C'est en revenant de ces endroits de rêve, dans le noir, qu'on constate que les lampadaires électriques que l'on retrouve chez nous et qui founissent la lumière dans les rues sont inexistants ici. Les seules lumières sont celles des étoiles, de la lune, des phares des véhicules et de lampes à l'huile qui ornent certains étals de marchands installés dans les rues.

En passant, c'est décidé, je retourne à Jacmel pour y passer quelques jours... mais cette fois-ci je logerai à l'hôtel. J'entends bien essayer les taxis-motos et peut-être même le tap-tap!!!

Ce petit séjour me donnera un répit de la "vie urbaine"... voici une des raisons pour lesquelles je retourne à Jacmel... la plage de Ti-Mouillage...



En voyant cette image (la seule que j'ai réussi à insérer), peut-être ressentez-vous le désir de m'y accompagner... alors dites-vous bien une chose... c'est encore plus beau en vrai que sur la photo!!! hahaha!!! (en plus, cette journée-là, il faisait nuageux).

Bon bien, je vais me coucher... je me lève tôt demain pour prendre l'avion pour Jacmel.

Au revoir et à bientôt!!!

mardi 20 février 2007

Jacmel chapitre 3: le retour à Port-au-Prince

Salut à tous!

Voici le dernier chapitre de mon séjour à Jacmel...

Lundi, c'est le lundi gras... nous approchons de la fin du carnaval... aujourd'hui, nous avons prévu une sortie à la plage de Timouillage... quel endroit paradisiaque.

Nous mangeons sur la plage, dans un petit restaurant où les langoustes grillées (de même que le poissons et le lanbi) sont excellents. Et lorsque je vous dis "EXCELLENT" ce n'est pas des blagues. Voici le chef en action:

et voici mon plat:


Le tout était accompagné de bananes plantains, de riz et de salade de chou.

Fait plutôt rare, il fait nuageux aujourd'hui... ben oui, ca arrive. Nous nous baignons à la mer après avoir mangé et nous profitons de cette journée de paix.




Ce soir, ce sera plutôt relax. Notre hôtesse, une collègue super sympathique nous a fait préparé un petit souper créole délicieux, du poulet créole, du riz ak djondjons et de la salade russe.... aie aie aie, quel délice. Et nous nous reposons un peu.

Et mardi matin, le moment du départ... après avoir salué mes amis "jacméliens", nous reprenons à route... un peu à regret dans mon cas car j'ai connu un court moment de liberté que j'attendais depuis quelques temps.

Mais ne croyez pas que je serai fâché de retourner à Port-au-Prince, car je suis ici avant tout pour accomplir un mandat pour offrir mes services. Je sais de toute façon que je retournerai un jour à Jacmel, si ce n'est pas dans l'exécution de cette partie du mandat, ce sera dans la prochaine puisque mon mandat comprends deux séjours en Haiti.

Évidemment, avant de partir, je suis passé prendre un cliché de la Mairie de Jacmel... Ben quoi! c'est plus fort que moi...

Nous nous engageons donc sur la route, qui se fera rapidement et sans anicroches. Nous demandons à notre chauffeur (mon nouveau "cousin", mais surtout "zanmi mwen") de négocier quelques fruits avec les marchands sur le bord du chemin pour manger durant le retour.

Alors nous sommes de retour à Port-au-Prince, nous sommes accueillis par la ville avec sa lourdeur et la poussière...



et la MINUSTAH...
Ceci est la fin de mon aventure à Jacmel et je peux vous dire que j'y ai beaucoup appris sur la réalité haitienne. Haiti n'est pas que Port-au-Prince, c'est beaucoup plus.

J'ai vu à Jacmel des choses qui resteront gravées dans ma mémoire et dans mon coeur pour la vie. J'y ai vu des foules de gens qui fêtent ensemble de façon complètement déchaînée mais sans violence (ou presque... on se bouscule un peu, mais c'est normal). J'ai vu des gens aimables, gentils et accueillants. J'ai rencontré des nouveaux amis coopérants volontaires qui m'ont accueilli à bras ouvert et me fait sentir chez moi.

Et en plus, j'ai rencontré plusieurs personnes, notamment deux jeunes garçons intelligents, intéressant et sympathiques. Ce sont deux gars en visite à Jacmel de Carrefour et je crois que, tout comme moi, ils ont apprécié leur séjour. Alors les gars, si vous lisez un jour ce blogue, je vous dis : Salut, bonne chance, à la prochaine et surtout: ce fut un plaisir de vous rencontrer.

Ici se termine mon aventure Jacmélienne, mais pas mon aventure haitienne.

Babay tout moun

N ap wè pita

(je devrais être couché, je suis fatigué et il est presque minuit. Je travaille demain... mais je ne puis oublier le charme de Jacmel... cette nuit, je ferai de beaux rêves.)

Jacmel chapitre 2: La liberté!

Salut tout moun,

Etes-vous prêts pour la suite?

Maintenant, nous sommes dans la ville de Jacmel. Nous allons à pied visiter le "Marché en fer". Je n'ai pas de photo du marché, je crois qu'il serait déplacé de sortir mon appareil photo pour prendre des clichés des gens qui sont ici. Je risque de me faire engueuler ou de perdre mon appareil. Il y a une foule impressionnante de marchands, de clients, de fournisseurs, ca fourmille ici!!!! Nous avançons dans cette masse humaine, au début je suis craintif, mais mon collègue, (que j'appelle amicalement "mononcle André") est très à l'aise. Il me rassure par son pas enjoué et sa gaité dans le marché. Je vois qu'il est heureux et qu'il est à l'aise! Alors je suis moi-même appaisé et je m'enfonce dans la foule. Il faut comprendre qu'il s'agit de ma première expérience en coopération internationale et en pays étranger, alors je suis parfois hésitant. Mais certaines personnes m'ont vraiment aidé à surmonter mes appréhensions. Je pense évidemment à mon ami André à qui je dois beaucoup car il me fait amicalement bénéficier de son expérience mais je pense aussi, par exemple, à mon amie "hel"... qui a été super rassurante quant à mes craintes alors même que j'étais encore chez moi... au froid.

Dans le marché, attention aux odeurs. Elles sont puissantes, ça sent la viande, les épices, la fumée et ça sens les gens... ils sont partout. Le marché est en pleine effervescence... les marchandes sont assises parmi les légumes, les fruits, la viande et... les mouches. Les clients fourmillent et négocient avec les marchands. Les transactions se multplient et moi, j'ai tous les sens complètement envahis par les bruits, les odeurs, les images.. bref, je suis suis transporté dans un autre monde. Les marchandes nous interpelle pour nous vendre leur produit, elles sont bien souriantes lorsqu'on les approche. Mais je n'ai pas l'intention d'acheter alors je ne fais que les saluer. On n'insiste pas, mes salutations sont retournées poliment et "bonne journée".

J'aurais aimé rester un peu plus longtemps, mais nous continuons notre chemin. De toute façon, un jour, je reviendrai.

Alors nous allors faire un tour en ville. Nous empruntons quelques rues désertes, mais voyez et admirez l'architecture des immeubles:



et nous passons par le .... cimetierre!!! c'est plus fort que moi, je veux voir le cimetierre...



Nous visitons le cimetierre et on y voit de multiples sépultures. Il ne semble pas y avoir un ordre précis dans la disposition des tombes, mais c'est magnifique. On y trouve des gens sympathiques qui jouent à un jeu sur table avec dés (j'avoue que je n'ai absolument pas compris comment on joue, mais je demanderai à des haitiens... pour apprendre.). Nous les regardons jouer un peu et on repart. Tout le monde nous salue en souriant.

Je suis tellement heureux de pouvoir marcher en toute liberté que je salue tout le monde (je dois avoir l'air d'un vrai fou... "bonswa, ki jan ou yé?".... à tout le monde!!!) (en passant, pour ceux qui l'ignorent, ici, c'est "bonjour" jusqu'à midi, et "bonsoir" après midi. Je suis dans un autre monde! D'ailleurs, mes collègues me font la remarque que je salue tout le monde tout le temps.

En ville, plusieurs enfants nous disent : "Hé Blanc, give me one dollar". (c'est un peu normal...).. Ce à quoi, je réponds: "M'pa gen kob". Ils savent bien que j'ai un peu d'argent, mais ils ne me harcèlent pas, et ils me saluent. Et c'est surtout ça que j'ai apprécié, les jeunes nous demandent, mais ne nous harcèlent pas...

Au retour, je décide de prendre en photo la maison de nos voisins... histoire de vous montrer que Jacmel, ce n'est pas parce que c'est beau que toutes les maisons sont des maisons cossues.




En soirée nous allons souper dans un restaurant ... ITALIEN! Ben oui, un resto italien sur le bord de la mer!!! En arrivant, mes hôtes me disent "Nous allons souper chez Ruth et tu verras, c'est une belle femme bien gentille et son restaurant est super." Alors lorsque je vais les rejoindre au resto, je suis accueilli par Ruth... ouf! j'imaginais rencontrer une dame haitienne d'environ 55 ans bien gentille et je me retrouve en face d'une jeune fille de 26 ans aux allures de mannequin qui me salue timidement et me souhaite la bienvenue dans son restaurant. Et quel restaurant... Je suis impressionné par le courage de cette jeune fille (j'apprécie les jeunes qui ont du coeur au ventre et qui se battent pour s'en sortir)... Alors, avec mes nouveaux amis, nous mangeons dehors... nous mangeons en écoutant le bruit des vagues!!! Et c'est très bon. Je mange les langoustes grillées... délicieux. Quelle belle soirée!!! Certains, ayant passé la journée à la plage, ont leur costume de bain, alors ils vont se saucer à la mer sous les étoiles...

Au retour, je me couche, je suis trop fatigué pour sortir danser... et je dors d'un sommeil réparateur car je sais que demain, c'est autre chose, c'est la fête, c'est le CARNAVAL!!!

Le lendemain matin, nous allons prendre une marche sur la plage. Je prends une foule de photos, mais je ne vous en montrerai que quelques unes, ce serait trop long de toute les montrer, mais vous y verrez la couleur de la mer, vous y verrez la splendeur de la nature.










La nature ici est magnifique, c'est le paradis! Il est impossible de ne pas être émerveillé par tant de magie...

Toutefois, si on regarde bien, on peut constater que les gens vivent modestement...

Ces gens font la lessive dans la rivière qui se déverse dans la mer.

Alors après notre marche de plus de deux heures, nous avons faim!.. De retour en ville, nous retournons manger un sandwich avec une petite bière froide. Quel soulagement sous cette chaleur écrasante.

Nous pouvons vraiment constater que nous sommes en plein carnaval et que la soirée se prépare, puisqu'en mangeant, nous voyons passer dans la rue une petite procession assez spéciale que je vous laisse admirer:


En voici une autre ... (mais ceux-là étaient un peu agressifs, probablement en raison du rôle qu'ils jouaient)

Nous décidons de nous promener en ville et nous nous asseyons sur le porche d'un commerce où une petite procession où les gens sont déguisés en boureaux qui transportent un petit cercueil s'arrête devant nous. Ils chantent autour de nous, mais nous ne comprenons pas du tout ce qu'ils veulent. Ils me l'explique en créole.. . bref, je ne comprends rien (il faut me parle rbien lentement en créole pour que je comprenne). Ils finissent par me faire regarder dans la tombe pour me montrer une effigie d'un cadavre enfant. Et par la suite, ils chantent tous autour de moi. Je ne sais que faire. Ils ne sont pas agressifs, mais ils sont insistants. Je trouve ça ben l'fun, mais à un certain moment, il y a plus de vingt personnes qui nous entourent de façon assez serrée. Alors je demande au "chef": "Ki sa ou vle?" il me répond tout simplement, en souriant: "Ti kob". Ça vient de me coûter un dollar US. Ils ont tous vus que j'en ai plus dans mes poches parce qu'en fouillant dans mon argent, ils me regardaient tous. Je me disais qu'ils allaient m'achaler pour plus... PAS DU TOUT... ils ont souri, et ont recommencé à chanter et se sont éloignés.

Plus tard, nous décidons de retourner à maison, nous sommes un peu épuisés de cette longue marche à la grosse chaleur.

Et ce soir nous allons assister au Carnaval.

Nous allons souper au resto, en plein carnaval... toute cette musique, ces couleurs, mais cette fois-ci, quelle horreur!, j'ai oublié mon appareil photo!!!(je m'en veux) alors imaginez ceci: vous êtes sur une petite estrade surplombant une rue où circulent des centaines et des centaines de personnes entassées les unes contre les autres, ils dansent tous, ils sont complètement entraînés par la fête et ils chantent tous en choeur. Ils portent des chandails aux effigies de Digicel et de Voilà (des compagnies de cellulaires qui financent le carnaval et font de la publicité). Des bandes de trompes font la musique, des chars où des djaz (des groupes musicaux) font la musique. Comme nous sommes sur la terrasse d'un restaurant, les odeurs de nourriture se mèlent à celles des danseurs de la rue. Je prends une bière sur la terrasse en écoutant le musique et regardant la foule de haut. De temps à autre, je vais manger quelque chose (J'ai commandé le lanbi grillé, qui est délicieux, mais je suis trop absorbé par la fête pour vraiment déguster). Je ne me souviens pas d'avoir aimé participer à une fête de ce genre. Chez moi, je fuis les bains de foule et de déteste ça, mais ici, tout baigne.


(Je n'ai pas pris de photo, mais une amie de St-Marc en a pris quelques unes, alors avec sa permission, je vous en ajouterai une si j'en suis capable.... je le ferai au présent message, alors si vous voulez voir une photo, relisez le dans une semaine environ...)


Nous demeurons au carnaval jusqu'à 2h00 du matin... heure à laquelle nous quittons le carnaval pour aller nous coucher. Sortir de la ville en traversant la foule n'est pas chose aisée en raison du grand nombre de personnes, mais c'est OK parce que les gens ne sont pas agressifs avec nous, au contraire, ils sont en général bien corrects, après tout nous faisons partie de la fête.

Je me couche.... nous entendons la musique de la maison... je suis vraiment dans un rêve!!!

Vous savez, je vous écris ces quelques lignes alors que dans le fond, je devrais être couché, mais j'en suis totalement incapable, je repense à mon experience de Jacmel, je suis encore sur un nuage qui virevolte au son de la musique du mardi-gras qui a présentement lieu à Port-au-Prince. Je suis encore sur le "high" de Jacmel... et je regrette d'être revenu aujourd'hui alors que j'aurais peut-être eu la possibilité de revenir demain et de profiter du Mardi Gras à Jacmel. Ici, le mardi gras, c'est trop dangeureux pour nous... nous ne pouvons y assister.


prochain chapitre: Jacmel, suite et fin... le retour à Port-au-Prince